Qui se cache derrière ce personnage?
Olivier Aucheron, 36 ans, ancien président de la Fédération de Bodyboard. J’ai commencé le bodyboard dans les années 85-86. Après 1990, je suis allé travailler avec les gens de l’Association Française de Bodyboard (Frédéric Durond, Mathieu Verrat), et puis en 1993, je les ai aidés à la « Baptême Cup » et ensuite j’ai créé le National Tour avec l’aide de Mathieu Verrat.
13 ans après, je suis toujours aux commandes du National Tour, et l’actualité à fait reconnaître ce circuit comme le circuit majeur en France. C’est plutôt bien d’avoir 13 ans de visibilité pour le bodyboard et sa structuration.
A part ça, que fait Olivier Aucheron dans le bodyboard?
Il a beaucoup de casquettes : organisation d’événements, gestion de ma propre marque (NDLR Nobelum, créée en 1999 avec Olivier Brosson), organisation du festival du film de bodyboard depuis 4 ans. Je voulais sortir de l’aspect purement sportif. Les fringues, c’est aussi pour les mêmes motivations : je voulais avoir une approche un peu plus culturelle du bodyboard, qui est a mon sens plus vaste qu’une niche sportive, avec un état d’esprit particulier Je voulais retranscrire cela de manière ascendante et descendante : par le biais du festival, que les bodyboarders remontent leur état d’esprit, leur vision régionaliste. Et ensuite, je voulais retranscrire ma propre vision du bodyboard avec les fringues en utilisant des logos spécialement orientés bodyboard et non pas seulement marquer mon nom sur les tee-shirts. Que la communication parle aux gens qui pratiquent, en faisant des clins d’œil comme des biscottes Heudebert par exemple.
Sinon, j’espère encore de pratiquer malgré mon grand âge, mais ce n’est pas évident car il ne me reste pas beaucoup de temps : je suis amateur et je travaille à mi-temps.
On rencontre un engagement désintéressé de nombreuses bénévoles parallèlement à un « business dans un microcosme ». N’est ce pas de l’énergie perdue et y’a t’il une solution pour fédérer toute cette activité afin d’aller de l’avant?
Il y a plein d’énergie, il y a de nombreuses personnes qui acquièrent de l’expérience et qui finissent par lâcher l’affaire après s’être épuisé moralement, physiquement et financièrement. Mais c’est toujours un acquis qui leur restera.
Après, avec l’évolution du bodyboard qui se rapproche de la FFS, on va pouvoir avoir un vrai travail de fond, une structuration et un encadrement et au bout, la construction d’une colonne vertébrale pouvant supporter ce microcosme; et le milieu économique existant va pouvoir s’y associer. Car actuellement il devait vendre son matériel et aider les bénévoles à le structurer. Du fait, le milieu économique assurait un rôle social.
Désormais, il y aura une entité qui assurera le rôle social séparée du milieu économique. Le bodyboarder–consommateur va avoir affaire à un milieu économique et un milieu associatif construits permettant au bodyboard de se développer.
C’est un processus long. Les gens de ma génération qui sont dans le bodyboard commencent à avoir une expérience de la vie qui fait qu’on n’est moins tout fou et enthousiaste mais qu’on est plus efficace dans notre dépense d’énergie.
Que penses-tu de la réadaptation de la célèbre maxime : « La Fédération de Bodyboard est morte, vive la Fédération » ?
Je pense que c’est une bonne formule de presse. Maintenant, je pense que c’est la Fédération de Surf (toutes disciplines confondues) qui est en train de renaître, parce qu’elle était dans un immobilisme latent depuis des années. Jean-Luc Arrasus arrive avec un vécu à l’intérieur de la Fédération, une nouvelle démarche et une ambition politique pour la Fédération.
Dans le mot Fédération, il y a fédérer. Sa première démarche a été de fédérer, ce qu’on peut saluer. Désormais, nous allons avoir une mutualisation des compétences.
Pour ma part, j’amène une expérience et un vécu des compétitions qu’il n’y a pas dans le bodyboard actuellement à la FFS. En retour, ils m’amènent une légitimité au niveau de l’apprentissage du bodyboard et du regard des pouvoir public sur ce sport. Parce que la France a de bons bodyboarders : ce sont eux qui ramènent des résultats à la FFS.
Donc dans ce cas là, vive la Fédération de Surf si c’est fait dans la transparence et que chacun a sa place, est moteur et que l’on n’est pas relayé sur les strapontins…
Quel rôle pour Olivier Aucheron dans la FFS ?
Rameur !!! (Rires)
Je vais m’occuper de ce que je sais faire, appuyé par une équipe de gens qui ont d’autres compétences dans l’événementiel, le jugement, l’encadrement.
Donc je pense que 2007 sera une année de transition avec beaucoup de chose à mettre en place, des règlements à absorber du côté FFS avec des choses à adapter afin de rendre « pluriel » le bodyboard pour ne pas rester cantonné par exemple sur la zone Aquitaine.
Le président de la FFS nous a fait l’honneur de venir en Méditerranée et il a compris que la démarche « Aquitaine » était une impasse et que si on voulait être vraiment représentatif d’un sport sur le territoire, il fallait réellement être présent sur tout ce territoire. C’est totalement en phase avec ce que l’on veut faire et ce que l’on sait faire.
Dans un premier temps, pour 2007-2008, mon rôle se cantonnera aux compétitions et ce qui est lié (jugements,…), même si ça sera toujours Alexis Lelièvre qui sera moteur sur le sujet, nous l’appuierons.
A terme on verra comment ça évolue pour l’organisation du circuit européen, pour lequel je pourrais les aider de part mon expérience dans l’organisation de l’EPBA (ancien tour européen, monté avec l’aide de Mathieu Verrat et Rip Curl).
Par rapport aux compétitions, on voit que le BNT est aussi célèbre pour son ambiance. Vas-tu réussir à fédérer tout le monde (FFS et participants actuels) pour garder cet esprit là ?
Moi, je vois la compétition comme un lieu de réunion. Mais ce n’est pas parce que on se réunit autour d’une table, qu’on va boire un coup ensemble et faire la fête que les compétitions ne peuvent pas être sérieuse.
Si ça n’était pas le cas, le National Tour serait devenu un « festifête » permanent, il n’y aurait donc pas eu de compétitions et on n’aurait pas permis à des noms de sortir de notre Tour.
Parce qu’il y a des gens qui ont fait leurs premières armes sur le National Tour. Beaucoup de bretons ne se seraient pas fait connaître sans être venu nous voir. Je pense qu’il y a une légitimité incontestable avec le temps.
J’estime que la rigueur chez nous est toujours présente. Maintenant, pour ce qui est du fait qu’on devienne une Coupe de France, mon souhait serait d’arriver à faire une compétition élite avec un nombre très restreint de bodyboarders (12 à 16), et que parallèlement à cela, le National Tour reste le moyen de détecter les talents et permettre aux gens de se faire leurs premières armes sur des compétitions nationales à dates fixes.
Dès lors, en réunissant au même endroit des gens mus par la même passion, c’est forcément festif. Des liens d’amitiés se créent et c’est un processus normal. Je n’ai pas envie de faire juste une compétition et que les gens repartent le soir. Donc autant qu’ils se rencontrent et s’amusent ensemble.
Par rapport à la crédibilité du bodyboard vis à vis du grand public, que peut-on faire pour sortir du cliché de jouet de plage vendu en supermarché l’été?
Le premier facteur pour être pris au sérieux est d’avoir un milieu économique important. Prenons l’exemple de Décathlon : s’ils investissent sur Nicolas Capdeville, c’est qu’ils vendent des planches et pas des scoobidoos. La crédibilité à mon sens est là : dans le monde actuel, l’existence est économique avant d’être associative. Les nouveaux sports qui se créent sont dans cette logique là.
Maintenant, c’est aux pratiquants de se servir de cette force. Arriver à faire évoluer ces primo-accessants sur le sport en leur faisant découvrir le sport, c’est notre rôle en tant que Fédération Française. Il y a 80% des personnes qui ont commencé avec ces planches premier prix car c’est rigolo, c’est un jeu. Et c’est une procédure de découverte naturelle. Il ne faut pas aller contre cela mais il faut au contraire s’appuyer dessus.
On a tout intérêt à aller à vers les primo-accessants pour leur faire découvrir ce sport qui peut être différent que de glisser dans la mousse avec une « planche à pas chère », qu’ils peuvent y prendre un autre plaisir et découvrir d’autres choses par rapport à la nature, à la joie et/ou la peur qu’ils peuvent ressentir.
Notre rôle c’est ça : faire découvrir cet intérêt. Cela peut être fait sur les plages en association avec les marques. Et les marques de bodyboard ont intérêt à faire évoluer ces primo-accessants sur du matériel plus pointu. Laissons les supermarchés ou les grandes surfaces de sport faire de la masse et du produit qui peut aussi être de bonne qualité.
A nous de faire comprendre aux businessmen que s’ils nous aident en touchant leur acheteurs, c’est tout bénéfice pour eux parce qu’ils obtiennent une crédibilité.
Maintenant, je ne sais pas si c’est dans le rôle de Go Sport ou Décathlon de sponsoriser un National Tour. Leur place et leur intérêt serait plutôt de mettre en place une tournée d’été pour faire découvrir leur matériel au niveau d’une masse et que nous soyons chargé de l’encadrement, grâce à notre savoir faire de l’apprentissage du bodyboard.
Qu’elle est ta vision d’ancien sur le long terme ?
Mon but, c’est d’arriver à faire vivre de sa passion une élite du bodyboard. Si on arrive à emmener 16 personnes vers un semi-professionnalisme et que 8 arrivent à en vivre correctement et 1 ou 2 très bien, je pense que j’aurais accompli mon œuvre (rires).
En somme, si on peut arriver à avoir un réseau structuré d’écoles qui peut amener les gens à la découverte du sport, qu’il y ait un respect dans l’eau et que cela ne soit pas la foire d’empoigne et enfin, qu’une élite de jeunes arrive à vivre de son sport.
Si après ils peuvent avoir une carrière comme moniteur, formateur ou encadrant, je n’en demanderais pas plus.
Je me fixe ça comme objectif sur la 10aine d’année qu’il me reste dans le bodyboard.
Un dernier mot de la fin ?
Soutenez les marques de bodyboard et licenciez- vous. Je voudrais mettre en place une « licence sweat » où on achèterait un sweat en même temps qu’une licence par l’intermédiaire de la commission de bodyboard car je pense qu’il est important ce se compter.
Alors si êtes passionnés de bodyboard et que vous voulez aider le bodyboard, achetez cette licence sweat.
Bodyboard Land -- 2007